A trois mois des semis (Mis à jour le 5 juin) Le Cruiser sur le colza interdit par Stéphane Le Foll
S’appuyant hâtivement sur les conclusions du rapport de l’Anses remis par Marc Montureux, directeur général, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a interdit l’usage du Cruiser produit par le groupe suisse Syngenta.
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Le Cruiser trouble le comportement des abeilles
Dès la remise du rapport de l’Anses par Marc Mortureux, directeur général, le ministre de l’Agriculture a annoncé que « dans la responsabilité qui est la mienne, je demande de retirer du marché le cruiser par enrobage du colza ». Stéphane Le Foll prend très au sérieux les résultats des études scientifiques réalisées conjointement par l’Anses et l’Inra. Elles montrent que le phytosanitaire absorbé par les abeilles dans les plantes nectarifères, comme le colza, trouble leur comportement. De nombreuses d’entre-elles ne reviennent pas vers leur ruche après avoir butiné. Et lorsque d'autres y parviennent, les effets combinés d’agents viraux et parasitaires au Cruiser absorbé détruit les populations des colonies.
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Le ministre de l’Agriculture pense qu’à trois mois de la nouvelle saison d’ensemencement du colza pour 2013, sa décision n’indisposera pas les agriculteurs. Selon lui, les producteurs de semences ont le temps de trouver des alternatives au Cruiser pour que les agriculteurs aient des graines saines et de qualité, aptes à générer des plantes productives. Il existe, toujours selon le ministre de l’Agriculture, une trentaine de produits alternatifs sur le marché pour protéger les cultures de colza.
650.000 ha de colza en jeu
Par ailleurs, « dans l’attente de ces travaux, il m’apparait également nécessaire de demander immédiatement à la Commission européenne de réexaminer les conditions d’approbation de la substance active (du Cruiser) pour son utilisation en traitement des semences de colza », a déclaré le ministre de l’Agriculture.
Semaine européenne de l’abeille et de la pollinisation A l’approche de Rio +20, la première édition de la Semaine Européenne de l’abeille et de la pollinisation est organisée à Bruxelles au Parlement Européen du 3 au 6 juin 2012. |
Jeudi 31 mai, le groupe suisse Syngenta n’a pas attendu la décision de Stéphane Le Foll pour donner une idée de la portée de la décision ministérielle avant même qu’elle soit connue. « La contribution du Cruiser® Osr à la filière colza et à l’économie française est estimée cette année à plus de 100 millions d'euros ». Avec 650.000 hectares de colza protégés, soit près d’un hectare sur deux, « la situation en France confirme ce qui a déjà été constaté en Europe où Cruiser® Osr a démontré son utilité sur plus de trois millions d’hectares de colza sans incident ».
« La floraison du colza particulièrement longue cette année (6 à 7 semaines) s’achève. Et à notre connaissance, aucun cas de mortalité de colonies d’abeilles lié à Cruiser® Osr n’a été signalé ».
« Sa facilité d’emploi et ses performances conduisent donc naturellement 85 % des agriculteurs l’ayant choisi en 2011 à vouloir le réutiliser ».
Premières réactions La Coordination Rurale et l'Organisation de Producteurs de Grains « s'étonnent qu’une autorisation de mise sur le marché (Amm) qui a été délivrée il y a un peu plus d'un an, puisse être retirée en aussi peu de temps ». Syngenta « dénonce une décision qui utilise comme prétexte une seule expérience non validée et très éloignée de la pratique agricole pour retirer l’autorisation de Cruiser® Osr, en totale contradiction avec les observations terrain en France et en Europe ». Mise à jour le 5 juin 2012 La confédération paysanne « accueille favorablement l'annonce faite par le Ministre de l’agriculture d'un retrait de l'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour le Cruiser OSR sur colza. Cependant, au-delà du seul Cruiser OSR, tous les produits à base de néonicotinoïdes doivent être interdits ». L’Union française des semenciers « est très préoccupée de l’incidence d’une telle décision sur les stocks de semences déjà traitées. L’impossibilité de mettre ceux-ci en marché aurait des conséquences difficiles à supporter pour certaines des sociétés concernées ». |
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